Le temps des orages

Le ciel a oublié, c'est vraiment dépitant,
En ces jours de congé, de couper le débit
De ces nuages gris dont le flot épatant
Ruisselle vivement en recouvrant les lits.

Les estivants sont las de voir tout leurs projets
De sorties au grand air ainsi tomber à l'eau.
Les plages désertées renvoient ses usagers,
En des lieux confinés, abrités ou plus chauds.

Jamais je n'ai vécu un juillet aussi triste,
Aussi terne, aussi noir que ce ciel malheureux.
Je le lis dans les yeux de ces gens attentistes,
Exaspérés de voir ce climat orageux.

Certains voient leurs congés écourtés brusquement,
Ou boudent les régions aux précipitations
Qui minent le moral, pour des lieux bonnement
Inondés de soleil, chargés d'occupations.

Partir mais pas trop loin car la sécurité
Est primordiale aux vues des dangers qui abondent,
Des conflits, attentats, agressions, pauvreté,
Et les enlèvements trop nombreux dans le monde.

Pourtant c'est maintenant qu'il faut en profiter;
Cette douceur de vivre a beaucoup d'importance
Afin de se créer des amis d'un été,
Ou des aventures inspirées de romance.

Sucez de chaque jour la succulente sève
Et caressez la vie si chèrement promise,
Car l'orage gronde, les vents sur nous se lèvent
Ils glanent avec eux le spectre de la crise.

Nous sommes tous inquiets en voyant l'avenir
Comme une impasse, comme une rue sans issue.
Ceux qui n'ont plus la force avec eux de tenir,
Foncent droit dans le mur libérés mais déçus.

Que peut-on espérer de plus quand on a tout?
Vivrons nous d'harmonie sans être un temps soit peu
Altruiste, généreux tous ensemble entre nous?
L'homme complique tout quand il faut être heureux…

15.08.2011