Essais….

Un baiser froid et sans passions,
Un baiser pour un baiser.

Un essai tardif sur les lèvres vieillis,
Un semblant d'amour rajeuni.
Faire semblant pour faire plaisir.

Un baiser bucolique et fatidique.
Un baiser ancien et frigorifique.

Un baiser plein de vin,
Auréolé de tanin.

Un baiser pour le regard des autres
Sans penser à l'autre.

Un baiser remplis de souvenirs
Qui ne veut plus revenir.

Un baiser sans amour
Juste pour un jour.

Un baiser debout
Pour éviter le tout.

Un baiser pour oublier
Qu'on devait être liés.

Un baiser sans fard et sur le tard,
Un baiser hagard et trop tard.

Ce baiser froid et glacé
Sur le front du mort gelé.

Ce baiser rouge et violacé
Sur la poitrine du blessé.

Ce baiser furtif
D'un judas fautif.

Ce baiser sans saveur
D'une chienne en chaleur.

Ce baiser d'une vierge
Sur la verge.

Ce baiser d'une femme adultère
Sur un cœur délétère.

Ce baiser du gangster
Qu'on enterre,
Sous des cieux ternes.

Un baiser fatigué
Sur un corps éreinté.

Le baiser du virus
Sur un corps en sursis.

Le baiser amer
D'une fille mère.

Le baiser d'une baleine
Dans une mer en haleine.

Le baiser d'une putain
Devant tout le gratin.

Le baiser de la peur
D'un condamné en pleurs.

Le baiser ensanglanté
De l'ennemi qu'on a planté.

Le baiser rouge sang
D'une arme qu'on croyait à blanc.

Le baiser du violeur
Dans sa victime en douleur.

Le baiser isolé
De l'adolescent esseulé.

Le baiser du passant
Blessé par le temps.

Le baiser du fantôme
Sur la main de l'homme.

Le baiser du frisson
Sur les matins passions.

Le baiser du poisson
Sur le leurre en plongeon.

Le baiser de la prêtresse
Sur un autel inceste.

Le baiser vaste d'un curé
Sur un pubis enfiévré.

Le baiser d'un public enivré
Pour une star oubliée.

Le baiser de la république,

Blasé dans des répliques
Archaïques.

Le baiser d'une femme pudique
Sur la place publique.

Le baiser voilée
D'une femme entoilée,
Sous des étoiles étiolés.

Tous ces baisers volés
Sont autant de baisers violés.

Tous ces baisers souillés
Sont autant de baisers dépouillés.

Pourtant de ces baisers sont nés
Le premier baiser de l'humanité.

Pourtant de ces baisers inanimés
La flamme de l'été s'est ranimée.

Sur ces baisers putréfiés
Se sont élevés des âmes purifiées.

Sur ces baisers remodelés
Se sont édifié les brasiers de l'été.

Sur ces baisers d'impureté,
Se sont les déités d'éternité
Que nous embrassons.
Se sont les déités de futilité
Que nous enlaçons.

Comme le baiser d'Hitler,
Sur une terre en ruine,
Devinant l'éther,
Devant les runes.

Comme le baiser de Staline
Sur une Russie alcaline.

Comme le baiser de Mao
Sur la chine et dans l'eau,
Nous rejoignons le baiser de Saddam
En acceptant le baiser du passé.

Nous, nous joignons au baiser de ses dames
Si bien placés
Sur le damier mondial brisé.

Le fou ne peut baiser la reine blessée.

Sur la terre blasée de baisers,
Sur la terre saturée et biaisée,
Le monde n'a plus envie de baisers.

Car ces baisers là ! Sont des baisers insolents,
Mélangés d'amertume et de passions indolents,
Arrangés d'une petite sensation,
Partagés de tentations.

Tous ces baisers vécus,
Tous ces baisers vus,
Sont les couleurs des déités irrités.

Sur des douleurs de fragilité
Le baiser d'un dieu imparfait
Embrassant la terre dans le feu.

Le baiser d'épreuves parfaites,
Emprisonnant la terre dans un jeu.
Brouillant la vérité,
Brûlant l'éternité,
Brisant les lois codifiées,
Sacrant des rois copiés.

Où est le vrai baiser ?
Où se cache l'image sacrée ?
Où chercher l'adage vérité ?
Où rencontrer la page encrée
De son éternité ?

Où trouver les âges qui l'ont crée ?

Les religions l'ont imposé,
Les nations l'ont encensé,
Les passions l'ont molesté,
Les tentations l'ont testé.

Les philosophes l'ont arrangé
Les théosophes l'ont dérangé.

Les poètes l'ont immortalisé
Les grecs l'ont thésaurisé.

Les mères l'ont materné
Comme une mer patentée.

Des procès ont été intentés
Pour ternir sa dignité.

Des diplomates en toute impunité
Ont souillé sa vérité.

Le baiser vrai, vibrant,
A disparu de la société.

Le baiser laid étonnant,
Coloré par le temps,
A piégé les adolescents. .

Mais où est le vrai baiser ?

Quand on cessera de l'atrophier,
Quand on cessera de l'orthographier,
Quand on cessera de le ridiculiser,
Quand on cessera de le culpabiliser,
De le materner, de l'ombrager,
De le gouverner, de l'adorer,
De le décourager, de l'exagérer,
Il pourra se créer.

Il saura s'imager
Pour s'inventer,
Mais non se vanter.

Il pourra s'aérer,
Il saura s'ingérer,
Pour se régénérer.

Il pourra s'amuser,
Il saura jouer,
Pour se plagier
Mais non se méduser.

Quand il lèvera le voile de sa doctrine,
Quand il lavera la toile de ces crimes,
Quand il effacera l'étoile du mythe,
Vous changerez de rythme.

Quand s'effondrera l'image endocrine,
Quand soufflera le partage exocrine,
Quand s'animera l'adage de la doctrine,
Vous effacerez le crime.

Alors,
Sur les pensées endormies
vibreront les lumières de sa vie.

Sur les étés bannis
Brilleront les prières de vie.

Dans les têtes honnis
Pénètreront les fièvres des envies.

Dans les fêtes ternis
Surgiront des êtres sur le parvis.

Happé par ce tourbillon de vie,
Dopé dans ce bouillon d'envies,
Vrillé consumé calciné
Vous ressortirez encensé.

Vous visualiserez le sacré
Vous visiterez d'autres contrées
Vous comprendrez les autres étés.

Vous saurez que l'image est crée,
Vous apprendrez que l'âge est faussé.

Vous entendrez les visions,
Vous écouterez les sensations,
Vous peindrez les émotions,
Vous coloriserez vos passions,
Vous revaloriserez vos tentations,
Vous ensoleillerez vos vibrations,
Vous éclairerez votre élévation,
Vous souhaiterez votre formation,
Vous désirerez votre initiation,
Vous ne souffrirez plus de congestion,
Vous n'appréhenderez plus les négations.

Vous ne côtoierez plus les abnégations,
Vous ne pénétrerez plus les pulsions,
Vous n'imagerez plus l'imagination.

Vous souhaiterez connaître la méditation,
Vous ne subirez plus la réincarnation.

Vous ne visiterez plus le monde en fusion
Vous vibrerez sur des ondes de divination.

Vous comprendrez que les saisons
S'assimilent aux oraisons.

Vous participerez aux floraisons
De la divine moisson.

Vous embrasserez alors, l'univers
Et découvrirez l'énigme de ces vers.

Vous saurez alors définir l'envers
De tout ce paysage vert.

Et par un secret baiser
Vous irradierez le mot baiser.

Dans le tabernacle ou il est disposé
Vous venez de toucher le sacré.

3 mai 2001

Écrit par daniel
"Les grandes pensées ne pénètrent que l'âme contemplative."
Catégorie : Divers
Publié le 31/05/2009
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 31/05/2009 à 20:13:00
Félicitation, quel travail d'orfèvre millimétré et si parfait, énorme Bravo monsieur.
coehlo
Posté le 31/05/2009 à 20:51:13
Rarement vu quelque chose d'aussi parfait à immortaliser ces baisers.
eric
Posté le 31/05/2009 à 21:10:19
exact, à immortaliser!!
coehlo
Posté le 31/05/2009 à 22:36:47
Sublime Daniel , il y a que toi pour parler du baiser comme tu viens de le faire .
je te réponds ...par cette citation de Edmond Rostand

" Un baiser , qu'est-ce ? Un serment fait d'un peu plus près , un aveu qui veut se confirmer, un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ; c'est un secret qui prend la bouche pour oreille " .

Merci pour ton mp Bises daniel
Syl
Posté le 01/06/2009 à 00:19:40
Je vous remercie d'avoir aimé ce poème et de toutes ces critiques positives.

Amitiés

Daniel.
daniel
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
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11/04 04:10Sarahg
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