L'été s'éclipse sournoisement
Balayé par l'automne déchaîné
Qui, sans caucus, déverse son souffle
Pour effacer les traces de belle saison.

En terre boueuse, il s'avance
Comme un enfant sur le sable
Peignant l'art abstrait, déconfit,
Au grand dam du romantisme
saisonnier.

Dans un tourbillon
Il agite ses potions
Coloriant un instant
Les restes de l'été
En une toile
Digne des plus grands.
Poètes incompris, méprisé,
De la dure saison.

D'une humeur chancelante
Au grand jour, il expose
Le côté obscur qu'il l'assaille.
Faisant fit des conventions,
Il dévore, tout le vert suspendu
Chassant les feuilles, sans grandes manières
Laissant les arbres en tenue d'Eve
Devant les froidures d'octobre.

L'automne arrive
Avec sa grande cape
Nous plongeant dans le noir
Bien avant le soir
S'amusant des ombres chinoises
Sur les fenêtres éclairées.

Puis, il s'éclipse, mugissant, au loin
Les bras chargés de feuilles desséchées
Froissant le chant des oiseaux
Venus s'y reposer.
Puis, plus rien, il s'efface dans l'oubli;
Poids plume devant le géant de l'hiver
Il s'incline alors, par procuration.