Un homme à la mer…
A l'aube d'un jour terne à faner le printemps ;
Les mots me manquent comme tout manque au néant.
Où vais-je si pressé, courir l'ombre et le temps ?
Les nuits sont si longues et les jours trop distants.
Peut-être qu'à force de naviguer trop loin,
On ne voit plus assez, on ne sait plus si bien.
N'être plus visible ; c'est être seul … ou rien !
N'être qu'une idée ; c'est n'être rien de moins.
Et peut-être voguer trop, trop longtemps, trop vite,
A fait de moi une ombre au pays des soleils.
Qu'à force d'étoiles, de ciel noir et de mythes,
Le trésor recherché, ne soit toujours pareil.
A l'aube d'un jour triste à mouiller le décor ;
Tes lettres me manquent comme toi tu me manques.
Loin des flots répétés de ce ciel incolore,
Mon pays si vaste, m'est devenu calanque.
Je ne sais qui je suis, la barbe me dévisage.
J'ai mal, puis je souffre, et tant de fois j'en pleure.
Pour moi, plus d'espoir, que vagues et vague orage ;
Les souvenirs fuient la garde du bonheur .
Par heur peut-être, entreverrais-je le repos.
N'est-ce point ici que tous les marins demeurent ?
N'est-ce point dans l'antre du reflux de ces flots,
Que périssent tous ceux qui ont des maux de cœur ?
…Un fils à la terre.
A l'aube d'un jour gai à reprendre la mer,
Les mots ne me manquent en te disant adieu.
Car aujourd'hui, femme, tu m'as rendu si fier,
Qu'invincible je pars, de ton regard radieux.
Je vais tenter encore et les flots et l'orage ;
Mais ballotté par l'onde et fatigué du vent,
Je ne sais si par quelque hasard ou voyage
Mon enfant, je puisse te revoir si souvent.
Ô mon fils ! garde toi d'écouter l'océan,
Sois bon avec ta mère et pardonne à ton père ;
Le devoir me prive de ton rire d'enfant.
Mais la plume se doit de vaincre les frontières
A l'aube d'un jour clair à guérir de l'hiver,
Les mots ne sont plus, que les souvenirs de l'aurore.
Je t'aime et je brûle de l'infini mystère,
Que dérobe la brume à mes yeux sur le port.
Que freinant le zéphyr les voiles s'arrondissent ;
Que sous cette houle mon pied soit toujours sûr ;
Que sous mes yeux luisent des océans d'azur ;
Que le temps soit clément, et les dieux bien propices.
A l'aube mon aimé, je reviendrai bercer,
Le roulis balançant du berceau adoré.
Car je sais désormais pourquoi j'ai peur le soir…
A l'aube, c'est à l'aube où je viendrai te voir.
Écrit par fragmentdelune
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme et m'aurait répondu... Catégorie : Amour
Publié le 19/10/2010
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C'est très beau ! Pour avoir eu des Marins dans ma famille, je connais ces douloureux moments du départ, surtout ne sachant si il reviendra... amitiés Louann |
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louann |
Très beau ! | |
Nighty |
une veine poétique exceptionnelle! dommage : quelques petites négligences si je peux me permettre , et sans malveillance , car je t'admire , tu es un vrai poète pour avoir à la fin deux alexandrins , j'aurais écrit Car je sais , désormais pourquoi j'ai peur le soir: C'est à l'aube , mon coeur que je viendrai te voir,,, |
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flipote |
Merci à tous mes amis de la rime. C'est mon deuxième poème sur le site, un poème qui me tient à coeur car il est très spécial pour moi. Je suis content que vous aimâtes. Merci à flipote : effectivement je n'avais pas remarqué les deux derniers alexandrins. J'en écris tellement que je ne contrôle plus les hémistiches. Je vais modifier ça au plus vite^^ | |
fragmentdelune |
Voilà c'est corrigé (enfin pour le moment si je ne trouve pas mieux^^). Vous ne m'en voudrez pas, j'espère intrigant flipote, de m'être servi de votre commentaire? J'ai vu que vous aviez posté près de 650 poèmes. Je n'ai pas le temps de les lire tous, et je dois dire que les deux ou trois que j'ai lu m'ont un petit peu intriguer. Si je ne devais en lire que trois, lesquels me conseilleriez-vous? Merci d'avance. | |
fragmentdelune |
peut ètre: oh ! le TEMPS le temps! le temps! la Julie Les filles du bord de Seine nuit agitée;;;;; t'embrasse je suis la doyenne du site une très vieille dame |
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flipote |
pour me faire un peu connaitre , ma devise Sans peur, je balance en ligne Mes mots de mamie indigne,, Bien pis! je persiste et signe,,, SI TU VEUX CONNAITRE MON ASPECT POIL À GRATTER :,,, "Salauds de pauvres",,,, les morts de la rue tous poètes,,, la révolution perdue |
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flipote |
J'adore le rythme et les tournures Une plume élégante |
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Aigue marine |
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