(vers libres)

Je me souviens de ce jour
Comme si maintenant était hier,
De ce monde effacé derrière,
Tant nous étions deux sur terre
Et un dans l'amour.

Tu étais tellement belle et radieuse ;
C'était toi mon infini, toi ma merveille.
Enfin j'avais trouvé une lune vermeille
Au sourire carmin qui l'ensoleille ;
Un jour bénit dans une journée pluvieuse.

Pour moi le métro était vide.
L'effluve de ton parfum planait,
Et je restais en silence dans le wagonnet
Voyant dans la vitre mon corps imparfait,
Et l'écho de ma voix, qui résonnait : stupide.

Ta main tiède enlaçait mes doigts raidis.
Je me souviens t'avoir suivie dans l'escalier,
Haletant sans être pour autant essoufflé.
Mon cœur s'est arrêté lorsque tu as tourné la clé :
C'était petit et miteux, c'était le paradis !

Les heures passaient comme des secondes,
Et sur tes douces lèvres, je me suis étreint.
Nos baisers brûlants attisaient notre entrain
Sous mes mains vibrantes frémissaient tes reins,
Et tes yeux entêtant retenaient le monde.

Tes lèvres ont soupiré comme un blasphème,
Dans l'abandon d'un premier baiser hagard,
Et tes yeux ont appréhendé mon regard.
Qu'a-t'il répondu alors ? Il est trop tard :
Mon cœur est tien ! Prends-le ! Je t'aime !

Puis cette ballade sur la Grand place de Bruxelles
T'en souviens-tu mon cœur ? Et vous mes mains ?
N'avez-vous juré mes jambes le lendemain,
De n'aller toujours que par ce même chemin ?
Où les cœurs démunis vous ravissent l'escarcelle.

A ces questions qui te taraudent si souvent,
Je te répondrais mon amour,
Ma douce, ma tendre, mon enfant
« Oui je t'ai aimé dès le premier jour »
« Oui, je t'aimerai toujours »