Bûchers Doubles
Dîner aux bougies, piments inédits
Chauffée à blanc tu deviens pyromane
Tu m'embrases, ma bouche t'incendie
Nous voilà cuits, flamboyante gitane
Tu m'allumes, je brûle de désir,
La balle est dans mon camp, un camp décent
Tout feu tout femme, ton corps veut gésir
Sur des charbons ardents, incandescents
A ce degré la passion est virus
Et aucun pare-feu ne peut l'éteindre
Pas de torchon à brûler, de hiatus,
On fait parler la poudre... Pour s'étreindre
Pleins feux sur le frottement de nos êtres
Nous voici devenus de purs silex
La pyrotechnie couve, prête à naître
A ne mirer qu'à travers du pyrex
De mèche pour l'imminente explosion,
En pompier, bon pied bon oeil je me lance
D'incendies en brasiers, c'est la fusion,
La fièvre agit dans l'empire d'essence
Au feu nourri de brandons de tendresse
Notre union ne peut être ignifugée
Assoiffés comme en pleine sécheresse
Nous ne pouvons nous calorifuger
Je mets les bûchers doubles, tu t'enflammes,
Feu de foret, combustion spontanée,
En ce bel enfer, rouge est l'oriflamme,
Tes yeux étincellent, je suis damné
Attisons le tison dans la fournaise,
Brûlons la chandelle par les deux bouts,
Allons cheminer sur la chaude braise,
Faisons feu de tout bois, fi des tabous
Femme au foyer, homme au charbon : bataille
Coule la cire, le temps s'asphyxie,
L'ébat dure et n'a rien d'un feu de paille
Au lit je ne suis point sire concis
Ma peau en lambeaux, à feu et à sang
Ta gorge en feu à force de hurler,
Amour consommé, consumé, tout-puissant
Politique de la terre brûlée
Imbriqués ainsi dans cette chaleur,
Pas besoin d'un briquet, d'une allumette,
Marqués au fer rouge, nous sentons l'heure
Du coup de feu, départ de la comète
C'est bien connu, pas de fumée sans feu
Nos sens flambent et montent en température
Torches humaines, feu follets sulfureux
L'huile est sur le feu, flambeaux et friture
Feu à volonté, l'âtre se dilate,
Odeur de souffre, sueur, maléfice
Je fonds, cramoisi, roussi, écarlate
J'éclate en geyser, en feu d'artifice
Flambant phoenix je renais de mes cendres
Car ton envie est un buisson ardent
Mon sang bout à nouveau, viens en reprendre
Notre mercure est toujours ascendant.
François Ville
Écrit par francoisville
Humeurs, amour & humour
Catégorie : Amour
Publié le 16/03/2017
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Atteindre le septième ciel ! Chaud cacao...lol | |
suane |
Bravo ! Ce poème est incandescent, brûle les yeux du lecteur avide de poursuivre sa lecture, égayée ici et là par quelques jeux sur les mots. Tu maîtrises l'érotisme à merveille. |
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jacou |
Suane, le Septième Ciel est un paradis aussi chaud que l'enfer, paraît-il. Jacou, je dois avoir des prédispositions pour ce genre de sujet brûlant, je me demande bien pourquoi... |
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francoisville |