Danse la ritournelle de mes amours éternels
Tourne ma robe longue et volent mes cheveux épars
Il avait 17 ans, les cheveux noirs coulant sur des épaules hâlées
Il sentait bon le musc, l'ambre et le magnolia
Il avait approché doucement, lentement, ses lèvres salées
Dans sa bouche, un bateau naviguait
Et sur sa langue mouillée j'ai vogué, chaviré, dessalé
Vers des contrées ensoleillées
Danse la ritournelle de mes amours éternels
Tourne ma robe longue et volent mes cheveux épars
Il avait 28 ans, le torse massif et fort des amants de passage
Il m'a prise, m'a serrée contre lui, m'a enlacée si fort
Que j'ai cru qu'avec lui, éblouie, anéantie, j'allais finir ma vie
J'ai fui dans son lit toute la nuit les matins frissonnants, les soleils couchants,
Les pâleurs assassines et la grève ternie
J'ai remis mes souliers, noué ma robe de voile éparpillée à ses pieds
J'ai quitté le calice de sa peau assouvie
J'avais bu toute son âme et son corps était las
Danse la ritournelle de mes amours éternels
Tourne ma robe longue et volent mes cheveux épars
Il avait 39 ans, les yeux noirs et riant des étoiles, des brindilles, des lucioles et des arbres fleuris
Il avait les mains larges, les doigts lourds, les ongles lisses et précis dessinant sur ma peau des contrées fabuleuses
Dans mon corps alangui j'ai senti sa folie me cambrant, me saoulant, me susurrant ses larmes de plaisir infini
J'ai prié pour que le temps s'arrête, pour que l'instant se noie, pour que nos corps siamois délicieusement se figent
En cette étreinte parfaite, idéale et secrète
Mais l'horloge a sonné, je me suis réveillée, rhabillée, raisonnée
Danse la ritournelle de mes amours éternels
Tourne ma robe longue et volent mes cheveux épars
Il avait 46 ans, j'en avais 42
J'étais las de l'amour, du joyeux
A quoi bon après tout, la vie n'est qu'un égoût
Nous ne sommes que des phoques rampant sur des falaises
Il était fatigué, des essais, des échecs
Désabusé je crois, ensanglanté
Dans un geste machinal, il a dégrafé mon corsage
A erré buccalement sur ma peau
Pour un soir, pour une heure, pour une seule seconde
J'ai senti contre lui ce que c'était la vie
Il a ri dans un cri, j'ai souri, j'ai joui
J'ai noué mes cheveux à sa nuque insolente
J'ai raccourci ma robe pour en faire un voilage
De lumière, de voilure, d'étincelles magiques
J'ai attrapé ses mains, plongé mes doigts dans les siens
Et j'ai entamé la danse de mon amour éternel
Cette belle ritournelle que nos corps ensorcellent
Écrit par garance galatee
carpe diem
Catégorie : Amour
Publié le 24/07/2017
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J'ai suivi avec plaisir la progression temporelle de vos amours, semble-t-il nourries d'illusions d'abord, puis s'abreuvant enfin à une fontaine de nouvelle jouvence, puisque jouvenceaux vous êtes, car il n'y a pas d'âge pour trouver l'amour fou. C'est un bien beau poème. | |
jacou |
jouvenceaux je ne sais pas, avec encore un peu de temps pour vivre je l'espère... merci à vous pour vos encouragements à une débutante | |
garance galatee |
Une débutante ? Vous me semblez bien expérimentée en matière d'écriture, celle-ci est vraiment bien maîtrisée ! Chapeau ! | |
jacou |
Un bel écrit, je vous félicite ! C'était captivant. | |
suane |
C'est éblouissant ! Magnifique ! ! ! Je vous félicité. Bravo à vous... C"est si beau comme écriture. Basile |
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Basile |
merci beaucoup à vous Basile ! | |
garance galatee |
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