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Disparu à l'angle des rues
glaner la fille effilée qui passa,
le cher Charles revient
un récit plus tard
dans sa tête me voir,
et je lis dans ses yeux
quel beau sujet
il va allonger sur son lit.
C'est ainsi que nous effectuons notre temps :
une longue jactance immortelle
pour de trop réelles vacances,
non pas de nos idées
- elles sont vieilles à en être ridées -,
mais de nos pas à qui l'art
désormais ne trace plus le contour ni la route.
C'est dans ce mouvement incessant de balancier,
ou de tamarinier revenu de voyage
en forme de coque,
que je vois Baudelaire
toujours rejoindre l'horizon
où il dessine l'avenir d'une lettre,
et revenir entendre une femme
crier sous le toit de mon âme,
en qui j'ai pour eux bâti une étape,
comme une rhapsodie élégante
que les liftings modernes sapent peu à peu.
J'y fustige avec eux
les instants fugitifs d'ennui
qui ne savent pas se passer
d'un moi où dormir.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Amitié
Publié le 08/05/2014
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et que vive ces instants fugitifs d'ennui, pour voir et assister et savourer les biens faits de ce genre de naissance ou de renaissance de certains grandioses dans vos écrits si savoureux, merci grand artiste du mot et du son... cordialement votre ami zeste |
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zeste |
Je te remercie, très cher ami zeste, d'avoir apprécié ce modeste hommage à un très grand poète. Cordialement. |
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jacou |
une éclatante évocation poétique de l'un de nos plus grands poètes;cependant je regrette la non évocation de Rimbaud qui partagea la vie du Maître. Bonne journée. | |
Abdel |
Merci Abdel pour le compliment amical. Cependant, je dois protester : c'est Verlaine qui partagea la vie de Rimbaud. Rimbaud était trop jeune pour faire la connaissance de Baudelaire, qui mourut trop tôt. Cordialement. |
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jacou |
pardon du "lapsus" Matinal en effet...Méaculpa. il m'arrive très souvent de les confondre.amitiés poétiques. | |
Abdel |
Superbe ! Oh que j'aime! Évoquer de si beaux souvenirs de nos grands et talentueux poète quelle grâce offerte ce matin! Merci à vous amitiés cordiales CRIS | |
CRIS |
Merci beaucoup CRIS pour votre estimation amicale. Cordialement. |
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jacou |
Merci à vous, très cher jacou, pour ce superbe hommage à cet immense génie. Après nous avoir fait découvrir (peut-être re-découvrir pour certains) ces poètes allemands d'une plume poignante à en faire trembler la forêt noire, vous éclairez C. Baudelaire de votre lumière qui incite à relire ses ?uvres avec une compréhension nouvelle. Comme précédemment, vous mêlez admirablement réel et rêve, faits concrets et imaginés, plaisirs charnels et noblesse de l'Art, pour donner une vision de ce poète, si je puis dire, d'autant plus universelle qu'elle vous est personnelle. J'aime beaucoup vos jeux sur les sonorités, les rimes qui par leur rareté deviennent de précieux ornements soulignant une idée particulière, et surtout vos allitérations omniprésentes. J'aime particulièrement votre dernière strophe dont la brièveté renforce le sens. J'y vois une admirable harmonie imitative : tels les serpents sifflant chers à Racine, les "instants fugitifs d'ennui" semblent se faufiler dans l'esprit des Hommes à la manière d'un reptile, les hantant de leur présence inquiétante. Bien à vous. |
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Florent |
Un grand merci à vous, très cher Florent, pour votre appréciation amicale, et votre analyse détaillée et très subtile du poème que j'ai dédié à Baudelaire. Vous créez vous-mêmes une superbe harmonie imitative dans le commentaire, en évoquant un reptile apte à se "faufiler", verbe qui exprime bien, je trouve, le mouvement de la reptation. Cordialement. |
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jacou |
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