Aucun nuage n'a pleuré sur notre noce
Nous avons été faits souverains du royaume
Puis, les armes tonnant, j'ai fait la guerre atroce
Que mon père avait laissée, mourant sous son heaume
Mais mon rêve d'enfant était d'offrir des fleurs
De planter des arbres et d'y river de grands nids
Nous inventions jardins, parcs d'amoureux cœurs
D'enchanter la contrée fut notre doux pari
Les aubes succédant aux aurores dorées
Voyaient s'épanouir un chantier pour écureuils
Les feuilles d'automne aux robes mordorées
Tapissaient les chemins, nous en faisions recueil
Le pays devint si vert qu'il fut englouti
Nous avons recréé le beau jardin d'Eden
Les habitants virent nos forêts abouties
Manger leurs demeures ainsi qu'un ogre d'Ardennes
Nous avons délaissé nos vêtements de rois
Car ce vert paradis n'attendait que des nus
Puis avons disparu dans un sentier étroit
Un jardin nous a mangés, couronné des nues
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 10/06/2017
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j'aime beaucoup que tous les jardins nous mangent merci jacou |
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marinette |
Merci Marinette : j'ai toujours souhaité disparaître ainsi, avalé par la Nature qui nous a créés. | |
jacou |
elle pousse aussi à l'intérieur de nous je pense à Boris Vian | |
marinette |
La vie,la compréhension, l'amour, la mort, difficile est le chemin du bonheur. Si je saisis le fond, le passage du Jardin d'Eden à Forniret serait-t-il en conclusion de ce ver de V.H. "L'oeil était dans la tombe et regardait Cain" ? Ce poème m'interpelle. |
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namathhura |
C'est vrai Marinette, tu fais référence à "L'Ecume des jours" et au désespoir de Chloé. | |
jacou |
Merci Namathhura pour votre message, mais je ne comprends pas le rapprochement que vous faites avec le vers de Hugo. Mon texte est une prolifération de jungle à la manière du Douanier Rousseau, une forêt démente qui avale ses concepteurs et le royaume entier dans sa profusion. | |
jacou |
Un paradis de vers ton royaume de verdure. Je préfère te savoir avalé par la nature que d'être englouti par les marécages de la mélancolie. Beau poème Jacou. | |
suane |
Merci Suane pour ce vert "paradis des amours enfantines" que tu célèbres avec Baudelaire, et que j'ai voulu recréer. Quand la mélancolie s'éloigne, se rapproche la nature exaltée "ainsi qu'un peuple de colombes" (Rimbaud). | |
jacou |
Très beau ! La fin du poème m'a fait également pensé à "l'écume des jours "le film car je n'ai pas lu le livre ...merci pour ces impressionnantes Georges , pour un retour à la case départ au coeur du jardin de l'Eden ! |
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Yuba |
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