Je me souviens encore, en nos nuits de Toscane
De cette chaleur qui était tant vives flammes,
Qu'atomes devenus, libérés de nos canes
Elle nous a marqués jusqu'au fond de nos âmes.

Ce bûcher se dressait au milieu de Florence
Sur la célèbre place où veille un grand David,
Qu'un artiste aux mains d'or, pétri de ses souffrances,
Avait posé bien nu pour une foule avide

Le flot s'écoulait des touristes nostalgiques
Etonnés par tant d'art concentré dans l'espace
Et qui rendaient ainsi un hommage historique
À l'ancienne beauté dévoilée par cent faces.

La journée s'avançait vers des couleurs d'automne,
Septembre revêtant les plus beaux des atours,
Aux jardins Boboli, nous avons fait des tonnes
De serments amoureux, le cadre était autour,

Cadre avec vue sur le fleuve Arno et la ville,
L'un et l'autre attisant la dernière supplique
D'un soleil se mourant, en ombrant les charmilles
De ces rayons de feux si doux où ils s'appliquent.

C'était un vertige où nous étions magnifiques,
Des amants qu'Italie aimantera toujours,
Venise, et toi Rome, et l'Etrurie antique
Qui survit en Florence où elle fût un jour.

Mais soudain de la pluie jaillirent tant de lances
Que nous courûmes, dans une grotte baroque
Nous abriter. Lavée, tant de soirées s'élancent
Rafraîchies des chaleurs ! Nous sortîmes du roc.

Cherchant le restaurant pour apaiser une faim
Qui en cachait une autre, et discutant ce soir
D'été finissant dans un siècle sur sa fin,
D'un futur amoureux où vivrait notre histoire.

La chaleur revenue dans un assaut ultime,
L'été voulant mourir combattant sous armure,
Nous avons regagné notre hôtel plus intime
Pour la suite de ces agapes sous ces murs.

Maintenant, nous tournons, suspendus dans l'espace
Sans soucis, sans durée, sommes universelle
Matière transmuée l'une en l'autre et nos faces
Ne forment qu'un seul Tout dans le plus haut du Ciel !

Je dédie ce poème à la poétesse Aria afin de la remercier de son art, avec toute mon amitié et tout mon respect pour ses qualités !