Nous serions, dans l'air raréfié, ces traces de pas,
qui lentement dessinent, purs contours du ciel,
la terre humide élevée par le vent à un autre règne.
Ensemençant nos ossements, vers quelle gradation plus digne
ceux-ci ne pousseraient-ils pas
comme nos corps courbaturés furent,
un étage plus haut dans l'écorce antérieure du temps,
des arbres arrachés avec leur passementerie
de bras aux gestes massacrants,
pour devenir hêtre ou orme ?
Se tenant plus dignes,
fûts s'efforçant à consonance présentement humaine,
avec ce rien de sang
qui retient la verve de s'écouler à coups de couteaux,
lorsqu'on l'a bien longuement dépouillée
dans l'arsenal de ses mots.
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Divers
Publié le 10/05/2014
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Commentaires
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Posté le 10/05/2014 à 01:12:08
merci très cher jacou à ma lecture qui je crois n'est pas si terrible je vois cette comparaison "en être ou homme" "en hêtre ou orme" pas grande différence nous appartenons au même monde et subissons les mêmes douleurs dans nos corps qui de sang ou de sève seront tailladés à coups de couteaux ou coups de mots car enfin tout est terre et tout est ciel!!! c'est ma lecture mais si je me trompes tu ne m'en voudras pas très cher ami jacou... merci pour le réel plaisir de te lire zeste en grande amitié |
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zeste |
Posté le 10/05/2014 à 01:36:35
Merci très cher ami zeste pour ta lecture où tu ne te trompes pas le moins du monde. J'ai bel et bien choisi des noms d'arbres qui se rapprochaient volontairement des concepts de l'être et de l'homme, car je voulais mêler imaginairement les fûts des arbres et les corps des hommes. Amitiés. | |
jacou |
Posté le 10/05/2014 à 13:57:58
Merci, très cher jacou, pour ce très beau poème où, comme notre cher ami zeste l'a justement fait remarquer, l'arbre devient homme, les corps se mêlent à l'écorce et la mort à l'orme. Vos nombreuse allitérations renforcent cette idée de fusion, notamment l'omniprésence du son r donnant un coté rugueux, rêche, à votre écriture, qui fait écho à celle de l'écorce sans nuire à la fluidité. Peut-être grâces aux autres allitérations aux sons plus doux, en s ou l, qui lissent vos vers et rendent la diction plus douce. (A propos de ceci, je serais curieux de savoir s'il y a une manière "canonique" de réciter un poème s'éloignant tant des règles standards. J'imagine qu'il faut faire preuve de plus d'originalité pour souligner les points importants et mettre les allitérations en valeur ?) Bien à vous. |
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Florent |
Posté le 10/05/2014 à 14:11:25
Très, très bien écrit; J'aime cette fusion ou les corps seraient écorces et d'une certaine manière reprendraient vie. Beaucoup de recherches,d'imagination qui donnent à vos lecteurs l'effet de surprise. je salue votre talent cher poète! Respectueuses amitiés. CRIS |
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CRIS |
Posté le 10/05/2014 à 14:50:36
Merci, très cher Florent, pour votre appréciation toujours si fine du poème où, comme vous le révélez, l'homme, l'orme et la mort forment un même corps. Dans les vers libres, je pense que les allitérations et les assonances doivent suppléer aux rimes quasi absentes afin de donner une cohérence interne au poème. Mais je ne sais pas s'il existe une manière "canonique" de réciter ce genre de poème, il faut plutôt considérer, je pense, les strophes comme des blocs de prose, en tenant compte de la ponctuation et de certaines consonnes d'appui. Cordialement. |
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jacou |
Posté le 10/05/2014 à 14:58:26
Merci, chère CRIS, pour votre appréciation positive de mon effort pour rapprocher les corps et les écorces, et les évoquer dans un ensemble. La première strophe évoque la mort, puis la seconde la renaissance sous forme d'arbre, et la dernière synthétise la fusion et "réincarnation" sous forme d'"hêtre-être", d'"orme-homme". Amicalement. |
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jacou |
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