De si cruels vestiges
S'entassaient sous l'autel
Que j'avais le vertige
En courant à l'hôtel
Là on me fit comprendre
De partir sur le champ
Sinon j'irais me pendre
Bien avant le couchant
Je fonçais en voiture
Sur les cahots des routes
C'était une aventure
Et un chaos de doutes
J'atteignais la frontière
Avant la nuit tombée
J'avais mon âme entière
Mais restais bouche bée
Venaient à ma rencontre
D'autre côté du pont
Des fantômes qui montrent
Qu'on n'est pas seul au fond
Même la pire horreur
Qui nous a pour témoins
Recèle encor des heurts
Que l'on garde en soi loin
J'évitais les grands monstres
Qui dans ces contrées lorgnent
Le sang versé des astres
Aveugle en pays borgne
Je n'aurais pas dû faire
Le geste que je fis
J'irai dans les enfers
Pour l'instant d'un défi
Je me retournai vite
Lisant un panneau bas
J'y déchiffrai l'invite
À entrer au Rwanda !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 03/06/2019
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quelle plume adéquate te guide vers des contrées sinistres fascinant amitiés:) | |
romantique |
J'aime énormément ce poème ! par cet élan décisif entrepris pour rentrer de front dans l'Histoire que tu évoques , ta manière spéciale de t'introduire corps et âme dans la scène où il serait difficile de supporter la vue des horreurs commises par les montres sur des corps gisants partout ... Grand Bravo Georges pour ce défi poétique ! |
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Yuba |
Moi j'ai vu un migrant dans ce poème... les fantôme représentant les blancs. Je pense qu'il peut être multi interprétations et cela est très beau, riche pour un poème. Merci pour cette humeur massacrante qui m'a mis des frissons Georges ! | |
grêle |
Sylvain, je te remercie pour ton passage. J'évoque le génocide au Rwanda dans ce texte à déguisement fantastique. Le Rwanda d'aujourd'hui est dynamique et panse ses plaies, reste à penser l'horreur possible sous tous les cieux. Amitiés :) | |
jacou |
Assia, merci, tu as bien senti que l'horreur était inde scriptible et je ne me serais pas permis de le faire, là où des documentaristes, un journaliste comme Jean Hatzfeld, un officier canadien de l'O.N.U comme Roméo Dallaire, ont chacun à leur façon témoigné de ce qui se passa dans des jours de folie au Rwanda en 1994, à l'été, "saison de machettes"... | |
jacou |
Marine, merci pour ton commentaire. Du "pays des mille collines" (le Rwanda) à de par chez nous, il y a un point commun : la France, qui était stationnée au Rwanda durant le massacre... Un récit fantastique, s'il veut métaphoriser toute peur sans bornes, est ouvert à toutes les lectures, et la tienne est bienvenue ! J'ai relu mon texte à l'aune de ton choix, et ça fonctionne effectivement. |
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jacou |
L'humeur "massacrante" en référence au génocide... je le vois autrement ce poème, il me touche encore plus. En plus l'idée m'avait effleuré mais je ne sais pas pourquoi j'ai vu autre chose. Merci Georges :-) | |
grêle |
Exprimer l’horreur en vers, ça me touche plus que n’importe quel documentaire. Le paradoxe peut-être ? Je ne sais pas. Ce poème respire l’urgence, on court avec le personnage, tu l’as très bien rendu ! Bises | |
jorocophael |
Une poésie en sol Africain qui nous amène sur une route chaotique des états d'âmes et de la réalité, bien rendu Jacou | |
fee-de-ble |
fantastique écrit très inattendu et saisissant !!ton écriture vivace est captivante!!merci et bravo! | |
Aria |
Marine, c'est gentil d'être revenue sur tes pas, et de m'avoir relu. Ta lecture à toi avait ses droits, car un texte publié ne nous appartient plus guère : c'est un grand enfant qui fait ses propres pas... Merci à toi :) | |
jacou |
Josiane, merci beaucoup d'avoir apprivoisé l'horreur le temps de ta lecture. Tu verras, j'aime mélanger parfois le fantastique avec la réalité historique, car le monde est si fou... Bises (4). | |
jacou |
Fée de blé : grand merci pour ton message ! Oui, j'aurais aimé que le sol africain m'inspirât moins de cliché que celui d'une guerre ethnique, mais 25 ans n'effacent rien de l'horreur que je vis à la télévision, à l'heure du repas, les machettes à l'œuvre. Alors, sans presque le vouloir, j'ai écrit, comme je frissonnais à l'été 1994... | |
jacou |
Dominique, merci vivement de ta lecture et de ton propos : oui, je le reconnais, désarçonner le lecteur en bifurcant soudainement dans l'écriture est mon péché mignon. J'ai élaboré plusieurs nouvelles fantastiques qui ont une double tonalité de même style : paraître sous un jour, puis se transformer en cours de route. Exemple : un récit policier+épouvante parodiant ceux de Sherlock Holmes, mais qui en réalité est une histoire qui remonte le temps au fur et à mesure qu'on la lit... Transplanté en poème, c'est complexe, mais j'essaie de conserver les valeurs émotionnelles par un minimum de lyrisme. Oui, je te remercie pour tes lectures ! | |
jacou |
merci de nous montrer autre chose!! chacun de nous devrait pouvoir réinventer sa poésie et se diversifier!et ne plus avoir un style mais des styles!!à propos..pourquoi ne pas lancer un challenge categorie thriller, aventure,science fiction etc.... moi je suis partante!!! | |
Aria |
Combien je te remercie Dominique ! Je suis de tout cœur avec toi pour ce défi poétique qui est de croiser les styles, de mêler les catégories ! Aux cœurs vaillants, rien d'impossible ! Comme tu es partante, je te suis ! | |
jacou |
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