À mon taf je fais bof, y a un chef qui rapplique
La pluie fait plif plaf plof, je marche dans ses flaques
Chez Auchan je choisis au pif ma bouffe, ah chic
Le hic c'est que je mange un peu trop de barbaque
Chez moi c'est pas le top, eh puis un truc de ouf
Un piaf dans mon évier bouffe tout mon maïs
Je m'en fous il est vrai, mais parfois ça me bouffe
Ou je pouffe à l'idée, et je me dis oh hisse
Rapport à ma vie dure où y a que des rustines
C'est pas du toc c'est vrai depuis trois quatre années
Je compte pas la dette ou l'emprunt à Justine
C'est pas d'être la seule on est nombreux damnés
La télé a fait plouf, pas moyen d'acheter
Alors sur le rond-point je mets mon gilet jaune
Le Macron, le banquier, on va bien le jeter
Sauf que des journaleux nous montrent fafs, les clones
Mon rêve est d'être à deux et de sauter d'un pont
Pour voir la tête en bas comment la vie est rose
Au bout d'un élastoc, hara kiri nippon
C'est ce que tu croyais ? Non, je suis pas morose
Bon ben c'est pas tout ça mais le turbin m'appelle
C'est sans fin ce truc là, on en voit pas le bout
Je suis née nez à nez face au centre d'appel
Je te laisse un moment, moi je bosse debout
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Social
Publié le 04/01/2019
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Merci Jacou pour ce poème aux onomatopées irreprochables. Moi si un piaf bouffe mon maïs, Vlan je bouffe le piaf...Puis les rustines ça a du style! J'aime cette autodérision poètique qui a la saveur d'un "caro et jeunet". |
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Hypothese |
Je vous remercie Hypothese, il paraît que le pigeon aux petits pois, c'est savoureux, alors bouffer le piaf est une bonne idée, ha ha ! Je voulais faire des onomatopées jusqu'à la fin, mais l'actualité sociale m'a attrapé en cours de route, et l'inspiration s'est imposée contre mon projet initial. Bon, tant mieux finalement. Merci également pour la référence à Caro et Jeunet, dont j'ai adoré "Un long dimanche de fiançailles" et "Delicatessen" et puis à vrai dire tout leur univers populaire et foutraque. |
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jacou |
C'est une vraie récréation, aussi joyeuse qu'utile ! cette bagatelle de mots, de sons et d'images pour rendre plaisante une quotidienne pas toujours évidente . Et j'aime qu'au final, le social se soit emparé du poème . Bravo et merci Georges pour cette inspiration dans laquelle l'esprit solidaire avait déjà bien facilité le terrain . |
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Yuba |
superbe portrait de cette societé qui fout le camp... merci amitiés jacou:) | |
romantique |
Merci à vous deux, Assia et Sylvain, pour vos opinions convergeant vers la mienne, nous faisons à nous tous société, et nous pouvons à notre modeste échelle en témoigner, y mettre notre grain de sel en poésie, notre grain de sable aussi qui bloquerait certains rouages dévorateurs... Amitiés :) |
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jacou |
Je vous remercie pour cette tendre évasion jacou. J'en veux encore ! |
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JACQUES ADRIEN |
Vraiment réussi ! et j'aime la connotation sociale | |
Antar |
@ Jacques Adrien : je vais retentir l'aventure ultérieurement, pour faire le point socialement, vous m'y invitez. Merci pour votre commentaire ! @ Antar : merci à vous pour votre com, le social vaut que l'on se batte. |
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jacou |
En méditant sur le jaune du gilet, celui de l'automne qui précède l'hiver .. la fin d'un cycle dont la nature se revêt ( j'évite ici un quatrième vers ) Le verdict ne nous appartient pas .. Merci Jacou de ce poème et de ses penchants in extremis je vous souhaite le meilleur en cette nouvelle année .. Amitiès |
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Babel |
Babel, un grand merci pour vous, avec tous mes vœux les meilleurs pour cette nouvelle année qui commence ! Le jaune d'automne est doré à l'or fin, les gilets jaunes sont dans des nuances plus hivernales, ils sont dépouillés comme la nature l'est en hiver. Vous avez bien raison, le verdict appartient toujours à l'Histoire, qui s'écrit sous nos yeux ! |
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jacou |
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