Dorures qu'aurores font paraître trésors
Crépuscules sertis sur les plaines soyeuses
Les fiévreux incendies, les soirées dorées d'ors
Descendant la colline où sont plantées des yeuses
L'aubépine en blason sous les fleurs écarlates
Et tout ce que je vois, vivant cadeau de l'aube
Mais aussi le feuillage où tremble le mainate
Echappé de sa cage et mangeant l'épilobe
Cet arbre en la forêt où pleure un très vieux tremble
Compagnon d'un saule éperdu de sa rivière
Les chevaux mouvant l'onde et qui vont à leur amble
Tremplés de pluie mais seuls, sans la rude étrivière
Et le doux poudroiement du soleil qui caresse
De rayons se brisant étincelantes feuilles
Attachées aux durs troncs de leur très jeune ivresse
Foudroiement de lumière aveuglant l'écureuil
Les chatons des saules en pierreries. Respire
En la nature entière un grand voeu de l'éveil
Où vient se lover aux secrets d'anciens empires
L'année surannée qui donna tant de merveilles
Un feu prend en pinède en sa flamme suicide
L'éros en rosace cassée à coups de crosse
Du temps qu'un printemps prend à s'habiller candide
Tout meurt aujourd'hui dont le recueil est atroce !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 08/04/2018
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cette destruction de vie,de beauté saccagées est d une tristesse à faire pleurer..les collines calcinées et fumantes apres un incendie ressemblent à des territoires de l'enfer!!il faut beaucoup de temps avant que la nature reprenne ses droits...ton poème est très beau..j'ai aimé cet écureuil aveuglé par la lumière.....amitiés | |
Aria |
Aria, je te remercie de te sentir concernée par ces incendies qui sont calamités dans le Sud. La nature est forte, mais elle a ses fragilités aussi, comme nous tous. Je sollicite souvent l'écureuil, peut-être j'aime ce mot sonnant, peut-être est un animal-totem, je ne sais... Amitiés. | |
jacou |
L'été dernier près de Tanger, une forêt montagieuse dont un versant est face à l'océan a brûlé fatalement. Un désatre éprouvant , d'autant que la renaissance ne se fait que très lentement .Merci Jacou d'aborder ce phénomène dans la fidèlité de ta précieuse poésie ! Amitiés :) |
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Yuba |
Yubanca, grand merci à toi pour ton témoignage, la mort d'une forêt de montagne est quasiment aussi déchirante pour moi que la mort des êtres humains qu'on assassine en silence, surtout les enfants et tout civil du reste, sous les silences complices de la "communauté internationale", dans ce "conseil de sécurité" où siègent les principaux vendeurs d'armes du monde... Mais voilà, dans la mort d'une beauté naturelle, nous ne pouvons être que spectateurs, et cela rend le drame intensément tragique. J'ai voulu écrire une hymne à cette nature vivante, mais avec un dernier vers qui serait triste, ce qui est en gros l'inverse de ce que je fais habituellement : écrire un texte complètement triste donc, mais qui se termine par une note d'espoir au dernier vers... Amitiés :) |
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jacou |
déchirant ces incendies de forêt vous avez su les retracer avec talent et philosophie bravo:) | |
romantique |
Merci beaucoup Sylvain pour votre message extrêmement sympathique : les forêts incendiées sont superbe spectacle dans un crépuscule de soirée, mais tant de beauté perdue confond ! :) | |
jacou |
La nature (la vie) n'est pas du tout fragile, elle est forte, très forte, depuis environ 3 milliards d'années (sur les 4,54 de la Terre), elle a subit maintes catastrophes en tout genre. Alors un feu 🔥 de forêt ou de pinède est sans aucune conséquence sur la durée ! Vingt ans pour retrouver un état normal pour nous c'est long, mais vingt ans sur l'échelle des temps géologiques c'est une goutte d'eau dans l'océan ! L'homme se donne beaucoup trop d'importance, même dans le pire, la pollution humaine est dangereuse pour l'homme avant tout (j'inclue les animaux) mais pour la Terre, nous sommes que de vulgaires insectes ! | |
CRO-MAGNON |
Je te remercie Cro pour ton commentaire assorti de précisions d'ordre scientifique, et surtout philosophique : qu'est-ce qu'un feu de forêt dans la durée infinie du temps géologique ? Que Gaïa notre Terre s'en égaya jadis par milliers il est bien sûr, peut-être ont-ils, ces feux, pour elle, une fonction régénérative ?... Je ne sais, mais pour le peintre c'est objet de beauté, et pour le poète c'est le drame naturel qu'il tentera de peindre si le coeur lui en dit ! Tu noteras que l'homme n'a aucun rôle dans mon poème, la de scription est subjective, sans narrateur, et l'incendie est naturel, sans intervention humaine. Je voulais extraire les hommes pour ne retenir que la vie de la nature à elle-même asservie. Je connais pour le reste tes conceptions philosophiques concernant l'homme, qui rejoignent celles d'Emil Cioran. |
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jacou |
C'est un bien triste sort que la nature qui s'endort pour toujours et c'est un malheur pour le doux rêveur amoureux des fleurs et des oiseaux. Merci Georges pour ce joli poème et je te souhaite que ton sommeil soit bon. Bisous. | |
suane |
Merci Stéphanie pour ce joli commentaire qui situe, dans le monde des songes, les souvenirs envolés du paysage vivant, qu'aimerait croquer le peintre ou dessiner le poète. Fleurs, oiseaux, tout bascule au néant des pleurs et des roseaux auprès des saules. Je te souhaite également un bon sommeil tramé de rêves. Bisous. | |
jacou |
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