A flanc de colline coule un petit ruisseau,
Sur une pierre avec le murmure de l'eau,
Berçant ses souvenirs comme un drôle d'écho,
Un gros homme immobile est assis yeux mi-clos

Son visage montre la marque des années
Porteuses de rêves et illusions fanées
Mais aussi du bonheur qui n'a fait que passer
Gravant en son être parfum d'éternité

Il pense à Sofia, jeune femme de l'Est
Se rappelle sa voix agrémentée de gestes
Tendres et gracieux, rires jamais en reste
Puis la guerre a surgi, abominable peste !

Des balles aveugles transpercèrent sa belle
Il crût si longtemps ne pouvoir vivre sans elle
Cœur voilé de douleur, pitié perdant ses ailes
Il rejoignit haineux la horde des rebelles

Il perdit son âme de meurtres en horreurs
Emporté par le flot d'agissements vengeurs
A l'aune de sa haine il apporta la peur
A beaucoup d'innocents, il vit tant de malheur !

Maintenant exilé, les rancœurs apaisées,
Il vient souvent ici regarder l'eau filer
Plus bas vers la vallée, emportant ses pensées.
La douleur a faibli, l'oubli est inviolé