Engloutie par les vagues,
Leur beauté m'écrase,
Rythme d'un massacre
Avalanche océanique.

Tempête d'un dieu oublié en colère,
Maudissant et tuant les êtres faits de chair,
Force malléable,
Sous les commandements du diable,

Ces mouvements m'enivrent,
Une telle force de vivre,
Animée d'elle-même
Possédée, inhumaine.

Boulimique elle avale tout,
Revomi ce qu'on lui a pourri,
Les remontées des égouts
Elle nous les crache sans répit.

Insatiable éternité
Elle finira par nous dévorer,
Les murs de béton ne pourront tenir,
Noyé m'apparait l'avenir,

Impossible d'agir,
Impuissante j'admire
Les ordures humaines se faire emportées,
Toutes les matières aspirées

Jusqu'à ce que cette puissance lasse soupire,
Que la mer enfin se retire,
Si jamais cet instant ose exister,
Accalmie éphémère d'une guerre d'immensité,

Mais à la fin "c'est toujours l'eau qui gagne,
Et je lui ai jeté mon cœur, au bagne,
Noyé, les démons enfin rassasiés,
La mer comme le sang afflueront à jamais.