Ouvrir le sac pour laisser s'évaporer le contenu impalpable.
Fermer la porte pour éviter les courants d'air influençables.
Saisir au bond l'oiseau enchanteur, lui demander une plume,
Chercher dans ses yeux de l'encre tant pèse l'enclume.

Que de choses à dire te réponds l'inaltérable volatile ?
En fait qu'écrire lui répondis-je sur un ton volubile ?
Commence par un bout et tu verras par la suite.
Sinon à trop chercher, tu seras toujours en fuite.

Parle-moi simplement de ce que tu vois dans mes ailes.
J'y vois des couleurs superbes et j'y sens un parfum de cannelle.
Je voudrais bien les porter pour y voir mieux.
Il suffit de demander, tiens les voici pour un lieu.

Comment te les arracher pour me les fixer ?
Ferme les yeux et imagine-toi sur le surplomb d'un rocher
En bas, voilà le monde tel que je le perçois du ciel
Regarde bien ces hommes à travers ce rayon de soleil

Les vois-tu ? Comment te paraissent-ils ? Sont-ils heureux ?
Je les vois petits, insignifiants, toujours à la conquête des dieux.
Vois-tu donc que tu cherches en vain ce que tu n'as pas ?
Vois-tu aussi que sans ailes tu avances pas à pas ?