Je suis assis au fond de ma cellule d'asile
Lésé de mon droit de voler de mes ailes
La tête remplie de rêves écrient à la craie
Sur un tableau noir avec le néant pour que je les crée

Je suis dans ce refuge d'asile, parce que je me refuse
De croire que je suis fou, je doute de ne pas y croire
J'ai mon sort entre les mains, je suis le roi de mon terroir
Mon coeur est mon espoir, ma tête m'ouvre un univers de fugue

Enfermé de force, jour et nuit, je m'évade au firmament
Avec la fierté fragile de celui qui n'a jamais gardé le nord
De mon grillage la vie n'est que nuage blanc ou étoiles d'or
Je m'enfuis en moi-même pour croire au changement

Je suis le roi d'un monde où les sévisses ne sévissent plus
Où toutes les lois prônent la différence mise sur un trône
Les mauvais coups de la vie ne sont que le souvenir d'une mauvaise pluie
J'en oublie même l'écho silencieux des murs capitonnés

Je suis debout, au bout de mon asile, mis à part des autres
Un être différent comme les autres, enfermé par les hommes
Ma folie n'est pas la même de ceux qui mettent le monde aux fers
Je n'ai juste pas voulu conjuguer le verbe avoir avec le verbe être

La rue n'est qu'une image de la clarté artificielle d'un réverbère
Maintenant, je ne cours plus, je discute avec la Lune et sa lumière
Le message est clair mais cet éclair est flou
Qui de moi ou vous est le plus fou?