Dragon
Apparu de la nuit des temps,
Nuit pas si sombre cependant,
Il se prélasse sans manière,
Dragon de mon imaginaire.
S'agitent, silhouettes sombres,
D'outre souvenir, d'outre tombe.
Tombe qu'on veut décorative,
Pour une mort définitive.
J'attends, assis sous un tilleul,
Le vent qui emporte les feuilles.
Souffle du dragon, feu d'automne,
Mythe de compagnie, en somme.
Que je cajole de ma plume,
A la lueur d'un clair de lune.
Mon dragon est comme l'amour,
Il vit mieux la nuit que le jour.
Il est gardien d'un temple en ruine,
Que nul ne voit, nul ne devine.
Lieu sacré des songes d'enfant,
Où les princes sont conquérants.
Apparu de la nuit des temps,
Nuit pas si sombre cependant.
Moins obscure qu'un jour sans rêve,
Qu'une parodie qui s'achève.
Tu te prélasses sans manière,
Dragon de mon imaginaire.
Utopie du garçon chétif,
Epopée pour cœur craintif.
Ami jovial du chevalier
Qui feint de t'avoir terrassé.
Pour conquérir un cœur princier.
Romance pour romancier.
Aujourd'hui tu as peur de l'homme,
Chasseur des vifs et des fantômes.
Qui chassant mouches et lapins,
A toujours soif et toujours faim.
Bête de songe et de puissance,
Fuis donc ce monde d'ignorance.
Où brigands fossoyeurs de cours
Limogent rois et troubadours.
Un cor de cuivre annonce enfin,
Le crépusculaire déclin.
Ciel de feu qu'un guerrier engendre,
Pour effacer notre légende.
Apparu de la nuit des temps,
Nuit pas si sombre cependant,
Tu te prélasses sans manière,
Dragon de mon imaginaire.
Écrit par singe vert
L'imaginaire rend l'ordinaire supportable.
Poète céphalopode sur huit pieds, je crache de l'encre. Catégorie : Divers
Publié le 29/11/2014
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