Théière
Cadeau pour un mariage, de la tante Hélène ;
Je suis une théière en fine porcelaine.
Selon l'humeur, thé de Ceylan ou thé de Chine.
Monsieur a un secret que madame devine.
Mais la vie de couple n'est pas des plus pérenne,
Pour un simple ustensile en fine porcelaine.
A portée de main mon existence est précaire,
Par tumulte de tempétueuses colères.
Je suis pourtant une vaisselle hospitalière.
J'infuse l'exotisme de lointaines terres.
Je diffuse romantisme et belles manières.
« Buvez donc, avant de briser votre théière. »
Je préférerais être un lourd pilon de grés,
Sentir l'ail et le basilic, les jours fériés.
Jour où tante Hélène régale la famille,
Quand les héritiers bien nourris, restent tranquilles.
Et pourquoi pas, une cafetière italienne,
Mise à l'écart, une fois les deux tasses pleines.
Je suis la rescapée d'une grosse colère,
Pour une accidentelle histoire d'adultère.
Pour trahison à la soupière bien-aimée,
Adieu! tasses, sous tasses et beau sucrier.
Parce que monsieur courtisa une voisine,
Je ne suis qu'un souvenir rangé, en vitrine.
Théière de consolation de tante Hélène.
Thé du Japon, thé de Ceylan ou thé de Chine ?
Thé à la rose, pour l'amour en porcelaine,
Infusé dans une théière un peu coquine.
Écrit par singe vert
L'imaginaire rend l'ordinaire supportable.
Poète céphalopode sur huit pieds, je crache de l'encre. Catégorie : Drole
Publié le 13/02/2019
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bravo ce poème est pétillant et m'a fait sourire..il est trés original!!!merci!!! | |
Aria |
Sourire :) la mienne de théière est un "Berrad" en cuivre marocain ...capable de supporter toutes les colères du poème sans aucune égratignure ...merci Christian pour cet excellent poème et à ta santé un thé vert à la menthe ! |
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Yuba |
Magnifique poème mené de main de maître, merci poète pour cette invitation à la cérémonie du thé, infusé de vers fluides. C'est une très belle lecture, que je place dans mes favoris, moi l'exécrable buveur de café ! | |
jacou |
un jour j'ai laissé tomber une théière en terre c'est pas ma faute elle appartenait à l'ex de mon mari ah si les théières se laissaient infuser ! j'en ai plein de toutes sortes et ne m'en sers jamais mais votre poème valait bien un théorème ou un théorhum |
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marinette |