Absence.

Les nuits sont sans constellation.
Les cieux ont recraché nos âmes.
Sapiens, l'animal de raison,
Que ses dieux ont voué aux flammes.

Jeune sans rêve, vieux sans ride.
L'artiste sans rôle, s'efface,
Les hémicycles restent vides.
Seul le doute occupe l'espace.

Les croyances sont des brouillons,
Dans la corbeille de l'histoire.
Car aucune révolution,
Nous a guérit du désespoir.

Beaucoup sont nés pour peu de temps,
Angélus et glas, sons de cloche.
Requiem de chair et de sang,
L'absence est une amie si proche.

Dieu s'est souvent nourrit de chair,
Servi par de pieuses personnes.
Pour anoblir ses chefs de guerre,
Le monarque descend du trône.

Perdant sa souveraineté,
Comme les astres de nos nuits,
Ont perdu toute leur clarté,
A guider le médiocre esprit.

Vers une salutaire absence,
Pour une nature épuisée.
Sapiens aura sa récompense,
Pour avoir l'étoile effacée.

La vie n'est plus qu'une légende :
La petite larme chagrine,
Pour un long sanglot qui engendre,
Ruisseau, fleuve et vague marine.

Une lecture de chevet,
Pour la dernière révérence.
D'un devenir tant ignoré,
Nous gratifiant de son absence.

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