Ma muse est en congé, et c'est bien légitime,
Je me sens un peu seul, au bord de la déprime,
Pour aborder ici un sujet qui exprime
Le profond désarroi dont je suis la victime
J'en suis réduit, hélas, au dictionnaire de rimes,
Où toute honte bue, il faut que je m'escrime
A chercher, mais en vain, des rimes sublissimes,
Qui pourraient me valoir un tantinet d'estime
Loin d'être atteint ce but apparait audacieux,
Et il se pourrait bien qu'il soit calamiteux
De vouloir m'atteler à ce jeux hasardeux,
Où je serai jugé par trop présomptueux
De m'attaquer ici à ce pari scabreux !
De quoi vais-je parler, si ce n'est pour rien dire ?
De la pluie, du beau temps, et sans m'appesantir
Devant l'inanité d'une telle satire,
J'en suis réduit, hélas, à bientôt défaillir
Vous l'aurez bien compris, c'est dans le dictionnaire
Que j'ai péché, sans gloire, de quoi me satisfaire
Dans ces rimes boiteuses, quelques peu cavalières,
Dont je ne trouverai pas de quoi être fier !
Et quand mon Erato, revenue de vacances,
A la fin de l'été, daignera m'inspirer,
Je ferai de mon mieux pour qu'à cette échéance,
Tous deux nous explorions de plus riches sujets !