Le bal des Papillons

Une grande salle, aux colonnes d'albâtre, balayée par le vent regarde danser les feuilles mortes. Le toit en patchwork de fresque et de ciel étoilé baigne d'une douce lueur la danse automnale. Une jeune fille en robe blanche, les yeux fardés de nacre, se glisse lentement dans le tourbillon. Deux larmes dessinent des arabesques scintillantes dans la poudre de riz.
Deux hommes dans l'ombre des colonnes suivent la danse de la belle dans l'évanescence automnale. Lentement comme l'ombre et la nuit ils s'avancent et se joignent à la danse ; le rythme change tout à tour lent et rapide. Leurs capes enlacent la belle frôlant de plus en plus la gorge offerte. Dans un claquement de cape, les bouches avides aux dents acérées s'accrochent à la frêle Omphale offerte dans l'hypnotique égarement de sa valse sans musique.
Les deux nos feratu s'éclipsent dans le crissement des feuilles sur le sol. Laissant la belle nymphe au milieu de son tourbillon doucement baigné de ciel étoilé, les feuilles comme des papillons sur une fleur.