Hier au soir je suis sortie
Avec une petite bande d'amis
On a fêté comme des crevards
On a fait la tournée des bars

Toutes les conditions étaient réunies
Alcool à gogo et musique endiablée
Pourtant, je n'saurais dire pourquoi
Un étrange malaise régnait en moi

Voyez-vous, j'aime les moments pépères
Des potes, du reggae et de la bonne bière
On peut toujours en abuser
Mais sans finir sous les tables, affalés

Or, les gars n'étaient pas terribles
Les filles, elles, irascibles
Et ce n'était pas mon monde
Un endroit bien immonde

L'horrible impression de mauvaise série
Une fille dont j'avais fait la connaissance plutôt
Craquait pour le roi de la nuit
Lui, le vautour et elle en sanglots

Bien qu'il était entreprenant
Moi je l'trouvais agaçant
Mais je m'emmerdais à un point
J'l'ai laissé m'embrasser ce prétentieux crétin

Et là ce fût le drame du soir
Mon amie me fusillait du regard
Elle me prenait pour une "salope"
Je l'avais pas volé quelle toque

On s'est retrouvé dehors au milieu de racailles
Qui prennent les femmes pour d'la ferraille
Avec leurs techniques de drague à deux balles
J'avais froid, fatiguée, j'me sentais sale

Pour la première fois de ma vie j'ai eu peur
De ces gens, de leurs conneries et des rumeurs
Qui courraient sur eux, les enveloppaient
Leur collaient à la peau et les assassinaient

Et je me disais sans cesse
Je ne suis pas comme eux dans la détresse
Je n'veux pas finir énergumène
J'ai compris mes parents cet instant même

J'ai capté pourquoi ils s'inquiétaient
J'ai réalisé tout ce qui pouvait m'arriver
Tous les "putains" de danger de notre société
J'ai compris tout cela, mais eux ils le savaient

Ils pensaient que je faisais la bourgeoise
Ils ne supportaient pas qu'on les toise
Moi tout ce que je voulais c'était la paix
Mais ces gens là sont déficients en vrai

Ca se comporte en bâtard
Ca joue des coudes, sort un poignard
Ca n'a pas l'ombre d'une éducation
Mais ce n'est même plus la question

J'ai appelé mon père cet égoiste
Sans lui laisser deviner ma galère
Il n'es pas venu, c'est bien triste
Me voilà donc seule sur terre

Pour la première fois, j'ai eu peur
Je rejouais un film d'horreur
Et la seule personne qui devait me protéger
La seule avec qui je me serais sentie en sécurité
N'est pas venue à mon secours
Même si'il sait être un amour

J'm'adresse donc à vous tous parents
Pour ne pas que vous oubliiez:
On a besoin de vous par tous les temps
Surtout par ceux qui courent
En plein hiver, en plein été...
Jusqu'à la fin de nos jours