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Ma profession est singulière
suis pas docteur, pas garde barrières
je suis cambrioleur de mots
je vole les mots originaux
Votre société de consommation
qui use tout sans rémission
vous a peu à peu transformés
en gaspilleurs de vos idées
Vous lâchez des phrases sans comprendre
sans prendre le temps de les entendre
ces mots qui se perdent et se meurent
en route pour leur dernière demeure
Alors moi je vous suis à la trace
emporte vos mots les enlace
juste avant qu'ils ne soient chantés
par une chorale de muets
Ils tombent pas dans l'oreille d'un sourd
vos mots tendres, vos mots d'amour
j'essaye même pour les employer
de trouver un coeur à aimer
Mais parfois vos mots sont si pâles
emprunts d'une léthargie létale
que je dois les ressusciter
les stimuler, les conjuguer
Soudain au détour d'un discours
pompeux d'ennui et de mots lourds
vous perdez une phrase brillante
fraîche et jolie, source stimulante
Aussitôt mon esprit s'envole
dans une sarabande frivole
les monstres qui peuplent mon cerveau
à votre phrase font écho
Ils l'habillent puis la courtisent
la griment en perverse marquise
un loup posé dessus ses yeux
elle goûte à mes jeux délicieux
elle virevolte et puis se donne
folle de désir pour mon crayon
tombe en amour d'une métaphore
s'offre à mes vers âme et corps
Autrefois je suis en pleurant
jusqu'au cimetiere des éléphants
mouroir pour des mots d'enfants
areu et na des premiers temps
Ces mots charmants qui n'ont plus cours
sont relégués dans l'arrière cour
quand vieux, laminé par le temps
adulte on est devenu grand
Quelquefois il m'arrive aussi
d'être l'éboueur de vos récits
dans la boue puante des pensées
je récupère des mots usagés
Dans mon atelier j'les bricole
les transforme à coup de chignole
pour les rendre présentables
je leur enlève une syllabe
Tout ça pour sortir de l'enfer
ces mots qui ont bien trop souffert
mots amputés, mots bafoués
mots perdus et mots délaissés
Avec l'encre de mes sanglots
je les recopie mot à mot
pour leur rendre leur dignité
leur permettre de s'envoler
Planer, dériver, tournoyer
pour finalement retomber
à plat sur ma feuille de papier
aprés m'avoir fait voyager
Un jour j'serais lassé des mots
quand j'aurai souffert trop de maux
moi je deviendrai radoteur
un vieux sénile du genre raseur
Je m'offrirai une "Alzheimer"
pour oublier toutes mes peurs
je m'en irai en sifflotant
le coeur léger comme un enfant.
Écrit par thebiglebowski
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Catégorie : Divers
Publié le 08/01/2009
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Bon je le dis avant qu'on ne le dise à ma place, c'est très prétentieux ce texte, désolé.... | |
thebiglebowski |
Lol je comprends ta pensée, et c'est talentueux alors moi ça me va ;) Utilises mes mots, cambrioleur, arraches leurs la peau, et leur torpeur, dépouilles-les de leurs os, et restaures leur grandeur, car si c'est pour les magnifier, je ne m'indignerais pas, de me faire voler, par pertes et fracas. |
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asmodean |
Merci bien l'ami, heureux de ta visite.... | |
thebiglebowski |
Mais c'est très prétentieux ce texte! ;) mais très beau l'ami, éboueur-cambrioleur | |
Mr. Tambourine Man |
Cela se lit bien sans jamais avoir envie de hurler "mais quel prétentieux celui la !". Bon sujet. |
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merintime |
Tu vois..j'aimerai te laisser un commentaire aussi glaireux que les tiens, mais je n'y arrive pas...tellement je te déteste!! Encore un poème qui gerbe la prétention!!!T'es arrogant, pédant...un p'tit branleur!! | |
Laula |
merci merci, c'est trop d'honneurs que vous me faites madame; j te hais.. | |
thebiglebowski |
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