On venait s'asseoir sur le banc
J'avais le coeur blessé par l'automne
On répétait Proust, amants
On rouspétait contre les hommes.
Je me souviens tes cheveux mêlés
Aux ombres des rameaux
Le coin de ta bouche au sourire perlé
Ton envie de me lire Rimbaud.
Les gens passaient sans relâche
Autour de nous les innocents
On avait ces nuits où on s'attache
Et la troupe longue des gens.
Dans les rues venaient les inutiles
Monstres sans vie et mendiants
Puanteur, sang, ravage d'un désir futile
Lubriques, noyés mais gavés d'océan.
Les nuits tremblaient comme une bougie
On dansait sur des névralgies
On exultait on transpirait la musique
On voulait vivre, une fois ! sans logique
Des lunes ont vu nos corps s'enlacer
Dans les brumes des cigarettes
Les cafés noirs, les lèvres gercées
Dans les mots doux qu'on se répète.
On volait parfois,juste la maraude
Et pour un brin de paille
On concupissait une ribaude
Entre deux vilains éventails.
On inventait des littératures
On ne cherchait pas la rime
On cherchait la blessure
D'un vers né de l'abîme.
On savait la philosophie des comptoirs
Les vieux discours les combats poltrons
Ceux qui pour un seul morceau d'espoir
Vous viderons toujours plus de litrons.
On avait aussi de l'ingérence
Chez les beaux bô! quartier
Ou germent les intolérances
Dans la lumière sur les graviers.
On s'est aimé souvent
On choisissait notre solitude
On se débarassait du temps
Et le bonheur qu'aucun n'élude
Écrit par veilleurdenuit
advienne que voudra!
Catégorie : Amour
Publié le 04/10/2012
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Superbe ! cette poésie, très grand cru est irremplaçable. Merci | |
flipote |
Je me met à penser qu'il sourit de bonheur en entendant cette ode à l'amitié | |
singer64 |