Dans la tranchée sans fond,
Allongé dans la boue,
La nuit, il attendait.
Le froid et la fatigue,
L'empêchaient de dormir.
Son tout dernier biscuit,
Dans l'eau était tombé.
La faim, son ennemie,
Lui faisait regarder,
Les rats avec tendresse.
La peur, depuis longtemps,
Avait fui ses pensées.
Près de lui, son ami,
Gisait, presque sans vie,
Son pied droit emporté,
Par un obus rouillé.
Partout dans la tranchée,
Planait la litanie,
Des plaintes des blessés.
Pourquoi étaient-ils là ?
Pourquoi cette fichue guerre ?
Ils allaient tous, peut-être,
Sans le savoir encore,
Faire partie, anonymes,
Des neuf millions de morts.
L'espoir, mot oublié,
L'espoir, l'absurde espoir,
Ils l'avaient tous perdu.
Que pouvait-il donner,
A l'ami presque mort ?
Ses doigts serraient sa main.
Main molle et presque froide.
Qui avait décidé,
Cette guerre, cette horreur ?
Dans les yeux de chacun,
Le sourire d'une femme,
D'une mère, d'une fiancée…
Ces sourires qui apaisent.
Ces femmes, dont l'amour,
Détruisaient les canons
Et faisaient des miracles.
L'ami a sursauté,
Ce matin dans la brume.
Il part, il est heureux,
De quitter cet enfer.
--
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Triste
Publié le 07/11/2012
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