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Sont venus nombreux à la Ronde
Se réunir autour de la faveur du verre
De l'amitié qui à l'invitation répondent
Ces adeptes sortant d'un anonymat planétaire

Ils ont bu aussi dans les poèmes des anecdotes
En arabe en français que si tous ne comprennent
Il y a l'espagnol ou mieux le « Zajal* », cette parlote
Appréciée ici comme la douce langue citoyenne

La retraitée parisienne employée libraire
Attablée au couple de jeunes africains
Les trois ibériques croquent la vie itinéraire
Au sein d'une ville portée au cœur et sur la main

Aux charmes diverses s'associent les rires
En couleurs des chemises modes en chiffons
Sont des arts en assemblage pour réécrire
Les cultures où les Mondes se refont

Les écoutes sont happées par l'écoulement des océans
Et toutes les prières de toutes les religions
Se fondent dans l'affinité d'un même cyan
Qui rend solubles entre elles les Régions

Ici les connotations xénophobes sont éliminées
Dans l'épuration naît la nuitée des accolades
Les aspérités sont lavées dans une tolérance innée
Au cœur d'enfants grandis dans le souvenir d'ancêtres nomades

Le Zajal : Poésie écrite dans le dialecte local