Pleurait ma mère
L'avez-vous vue ainsi pleurer ?
Des coins des yeux, coulait
Un goût amer
Des coins des yeux, coulait
Toute la mer
Et l'amertume de tout un temps
Et tout le temps que les yeux pleurent
Pleurait, ma mère
Toute en sanglots
Des larmes en flots
Des coins des yeux, coulait
Avez-vous vu, ainsi couler ?
Des perles rares
Et des grelots
Et des lumières
Et dans ses yeux comme une tendresse
Que l'on voyait se dessiner
Sur ses pupilles, sous ses paupières
Avec finesse
Comme un halo
Ce qu'elle savait ?
Ce que savait ma mère
Que des histoires
Et des comptes et des romans
Et des défaites et des victoires
Et l'épopée d'un prince charmant
Et l'ombrageux et vieux méchant
Et l'imbécile et vieux nigaud
Qu'elle récitait comme des mystères
Pleurait, ma mère
Avez-vous su ? Sur ce pourquoi
On la voyait pleurer ?
Elle s'assoyait prés des étangs
Et des rivières
Elle contemplait le paysage
Et le rivage
Les cheveux tressés, tout blanc
On la percevait dessus ce banc
Vieux à crever le chagrin
Vieux à rimer toute une misère
Et la douleur des mille clous
Et l'étau qui se resserre
Comme un refrain
En sa mémoire
Pleurait, ma mère
Jetant des fleurs
Comme des projets
Qui tombaient à l'eau
En noyant les morts
Et les remords
Pleurait ma mère
De ses crochets
Qu'elle maniait comme des épées
En recherchant un bout de paix
Dans une nappe
Qui dans ses mains
Refleurissait
Comme un jardin
Où l'ombre échappe
Où l'ongle cassé
Ne griffe plus le cœur
Où la paume qui a massé
Hier au soir
Tout un passé
Qui se déterre
Pleurait ma mère
Toute une vie de dévotion
Où l'émotion happait les âmes
Sapait les cœurs
Et se retrouve comme une barque
Abandonnée en hautes mers
Sans voiles, sans rames
Pleurait ainsi, ma tendre mère
Dans les reflets de l'eau coulant
D'une fontaine
Comme une sirène
Toute esseulée
Pendant les nuits
Pleurait ma mère comme on n'a jamais vu pleurer
Un être cher
Pleurait ma mère
Des perles rares…
Écrit par zeste
la vie n'est qu'éphémère nous ne sommes que passagers qu'elle soit bonne qu'elle soit amère il faudrait se partager le pire et le meilleur.
Catégorie : Amitié
Publié le 25/05/2013
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Très cher Zeste, je suis complètement bouleversée par ton poème. Il est d'une beauté sans pareil, et si triste... Quelle intensité dans ce que tu écris ! Quelle profondeur si réellement poétique, rythmée, et qui nous entraîne jusqu'au bout du poème avec le désir de le relire pour rester encore dans toute cette beauté. Merci de ce sublime cadeau que tu nous offres. | |
Marouette |
une immense prouesse poétique .je suis admiratif! | |
amnous |
merci à toi chère soeur, je suis ému en ce moment...rien à dire, heureux que ça te plaise... merci aussi à toi notre grand et admirable poète... |
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zeste |
Votre poème est très émouvant... Tout comme amnous, je suis très admiratif! |
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Moimargot |
unchef d'oeuvre de sensibilité de pudeur ,, et d'amour je n'ai plus de mots monami embrasse ta maman de la part de la vieille flipote | |
flipote |
Un magnifique poème, l'émotion dans tout sa splendeur. Bravo et merci l'ami. | |
Balder |
Je me joins aux autres, c est très touchant et très beau! | |
feuille_au_vent |
merci à vous chers amis poètes vous m'affligez d'une émotion qui colle les mots à la gorge, merci encore flipote le message est transmis par téléphone car pour l'instant je suis un peu loin de chez eux...grands bisous d'un ptit frère |
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zeste |
sublime ** | |
MARIE L. |
merci Irratius, merci MarieL... | |
zeste |
touchant chér Amis Zeste!! Amitiés |
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louveblanche |
merci louve toute blanche comme un dimanche... | |
zeste |
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