Jamais le matin.
Les rires graves de la pluie sur le carreau,j'attend un geste de mon chien, les gens passent comme l'oubli.
Jamais le matin, ne pas flancher.
On continue ne le faut-il pas?
...d'écrire.
Jamais ne cesser.

Je suis riche d'incertitudes. Monté en fuseaux.
Coincé dans les grains de la lumière. J'erre d'âge, je salue le monde en l'habitant.
Paradis perdus, horizons si lointains mais jamais le matin.

Jamais je ne brulerai une mosquée d'idée, un parterre du sang des juifs, l'idée neutre d'un chrétien. Jamais je ne monterai de murs, jamais je n'aurai l'audace de tousser, jamais je ne raviverai l'état d'âme des cancers de la peur, la fuite avant des peut-être qui ne seront jamais.

Jamais le jour.
J'ai pour ami le soleil, ce voyageur de toutes les terres, une oeillade coquine de papillon qui ne vit sa vie.
Seulement qu'aujourd'hui.
Jamais le monde n'a été si vieux. Alors quand d'une seconde surgit d'un fourré de fougères le rire d'un enfant jeté au hasard des vents.

Je revois les moments de mon enfance, le rouble des passions persistantes. Les bonheurs fâchés, les émois de paupières, le trouble des planètes. Les romans de l'été.
Mais jamais le décor de tous ces étés.

Jamais le soir, je ne ceuilles les cercueils de rosée, je ne porte des effarouchements d'une triste journée, je ne trotte sur l'horloge, je ne maudits ce prochain matin.
Jamais m'entendez vous jamais!!!

Jamais la nuit

Jamais de cauchemars.

Jamais.

Il nous faut fixer l'horizon, monté de jambes fragiles, le coeur sensible, l'orbite humide, une terre sans chaussures, jamais arrêter de vivre et d'écrire trot tôt.