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Quand dans le salon résonnait
La musique andalouse
De l'amphore en verre soufflé
le parfum exhale et jalouse

La soirée n'était pas qu'une fête
C'était l'entrevue convoitée
C'était l'inespéré tête à tête
Du jasmin et de la rose en aparté

Salwa est en caftan serré à la taille
Regards à la porte guettant l'arrivée
Ces cheveux bouclés en douce bataille
Sur « habibi » des élans tus et réservés

Le temps passe et brille son absence
Les chants entament une note haute en couleurs
Ce n'est pas celle que veut écouter son cœur
L'usure par l'amour dans l'écrin de faïence

Elle réalise au milieu des scintillements
Que s'évaporent toutes les espérances
Que l'accueil sera l'illusion d'un autrement
Ou s'exécuteront leurs dernières danses

Elle quitte la soirée pour l'océan
La baie spacieuse de leur ciel commun
L'ancien navire au fidèle recueillement
Emportant tous les manuscrits du roman

La mer en se retirant
Inscrit sur le sable
Les lettres de son prénom
Dans le désordre des syllabes

Écrit en écoutant "Aghar min nasmati el janoub" : je jalouse la brise du Sud

d'Oum kelthoum
Poésie du grand Ahmed Rami