Onirisme
Le temps scintille et le songe est savoir.
Paul Valéry
à Nathalie
D'où la rumeur vient elle, là-bas, du lointain de la mer, en écho de miroir, reflets sonores de mots qu'une bouche du sommeil ne peut prononcer ? Une main étouffe le dormeur. Les secrets du rêve demeurent dans l'ombre des yeux ouverts, des oreilles indiscrètes vers les paroles nues, vers l'invisible des tableaux ouvert par quelque porte induite.
Voyage du rêveur fuyant les jeux mauvais vers les sources vives lustrales. Et l'aurore se fige sur la brûlure de midi.
L'ombre étale, calme, caresse le tourment du front, le flot dense d'images en la chute libre des métamorphoses. Le dormeur nage sur le dos, son double se lève, marche sur l'écume du rêve.
La licorne parle à l'oreille des femmes dont certaines sont nues. Une ceinture boucle leur taille. Femmes en fleurs poudreuses au seuil redoutable du réveil. Le mensonge des yeux ouverts sur le monde, la limite du regard. La veille ne traverse pas l'horizon. La Connaissance dort, à demi morte en plein jour. Trop de lumière étouffe l'ombre et le blanc éclatant devient suaire.
La fuite des dieux, transhumance d'Olympe, chante l'aigu chanterelle au fil du silence. Ah ! quelles rumeurs au savoir du songe !
Dans le demi jour, l'hydre ombreuse avive les couleurs sur les objets revenant à la vie. Les insectes d'un autre monde s'animent, et les habitants des arbres, des pierres, viennent en surface. Habitants portés par le jeu d'ombres des persiennes sur les algues du plafond. Particules sous marine de l'air, visages du vent dans la vasque du silence.
Et Native délivre les secrets qu'elle ignore, peut-être… femme lucide dormante aux flots de nos draps, en la chaleur charnelle et la fraîcheur des flammes formant l'estuaire des fleuves d'âmes, vers l'océan de l'inconnu.
Un fil fin, cheveu perdu de quelle vivante, nous tire vers quelle nuit ? - O nuit, éclairante au vertige des repères qui sont masques de la peur. Vertige du vortex des villes de l'ombre, du silence, des fontaines dévêtues à la chevelure sonore, fontaines sans pudeur devant les fenêtres ouvertes, grandes places d'où la mémoire ne revient plu
Écrit par Claude Henry
Le vent se lève il faut tenter de vivre....
Catégorie : Amitié
Publié le 11/09/2018
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intense et fascinant de mystère dans le foisonnement de vos écrits :) | |
romantique |
Magnifiquement éthéré comme dirait Sylvain, un doux mystère Merci pour vos mots . |
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Estaile |