L'amour maternel
Lorsque j'étais enfant, pas plus haut que trois pommes,
Et qu'un petit chagrin perlait à mes paupières,
Ma mère tendrement m'appelant "petit homme",
Me pressait sur son sein marmonnant une prière.
Sa manière d'agir pour assécher mes larmes,
Par des mots enchantés qu'elle puisait dans son cœur,
J'étais sûr qu'il était, ce cœur remplit de charme,
E n trop plein de tendresse dispensée à toute heure.
J'ai grandi doucement auprès de cette source,
Buvant avidement et jusqu'à satiété
Sans jamais la tarir, par l'immense ressource
De refaire le plein sans cesser de donner.
J'ai abusé souvent de ce grand privilège,
Quand j'étais mioche, pour enrayer mes peines,
De ses divins câlins, fort de leurs sortilèges,
Agrémentés parfois d'une vieille rengaine.
Les années ont passé érodant ma jeunesse,
Me poussant doucement au seuil de mes vingt ans.
J'ignorais que j'étais gardien de sa tendresse,
Que pour y accéder, le sésame est Maman.
Quand ce mot merveilleux vient effleurer mes lèvres,
Et que le vague à l'âme envahit mes pensées,
Il calme ma douleur et apaise ma fièvre,
Et me fait retrouver ce calme du passé.
Combien de fois a-t-il résolu mes problèmes,
Insolubles pour moi, pour lui un jeu d'enfant.
Quelques mots de douceur dans ma tête, il sème,
Chassant subitement mes tracas du moment.
Car l'amour maternel n'a aucune limite,
Il panse les bobos, cicatrise les cœurs,
On peut tout lui confier sans que l'on démérite,
Absoudre est sa raison, le pardon sa rigueur.
Et d'avoir tant donné cet amour méritait,
De survivre longtemps afin que je m'acquitte,
De cet emprunt d'enfant et pouvoir en secret,
Lui rendre au centuple ma passion qu'il mérite.
Je n'ai pu exaucer ce rêve de chimères,
Offrande impossible d'un amour disparu,
A qui pourtant encor j'adresse mes prières
Lorsque dans ma tête la douleur s'y inclut.
Malgré le poids des ans qui me plie aujourd'hui,
Et mêle ma mémoire sur ce temps révolu,
Je ne puis oublier ce passé qui s'enfuit,
Espace de ma vie que ma mère a conçu.
(N°13) André 29 Décembre 1992
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Écrit par mameralice
J'ai tellement pris à la vie, je ne peux que lui rendre.
Catégorie : Divers
Publié le 08/03/2009
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Superbe poème, doux et tendre ! Que de souvenirs me rappelle t-il ! amitiés Louann |
louann ![]() |
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Chère "Louann" Ecrire sur sa mère, rien de plus merveilleux et c'est si simple, comme elle l'était... Merci de votre coucou Amicalement André |
mameralice ![]() |
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C'est tout à fait splendide, que de souvenirs nous avons et combien remontent à la surface une fois la personne disparue et ses souvenirs adoucissent nos peines !! Amitiés Ange de lumière |
Ange de Lumière ![]() |
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Chère "Ange de lumière" J'ai beaucoup aimé évoquer ma mère, dans ce qu'elle a représenté dans ma vie. J'aurai voulu en savoir plus mais j'ai oublié de la questionner la croyant éternelle. Ce poème ne peut être qu'à sa gloire comme toutes les mères en générales le sont... Amicalement André |
mameralice ![]() |
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Bonsoir André, J'aime votre écriture qui dépeint excellemment un amour maternel au combien important dans la vie d'un homme,mais qui, hélas ,ne sera jamais remercié à sa juste valeur.Votre souvenir sera sa plus belle récompense! Je vous embrasse,à bientôt! Amitiés Sophie |
EtoileFilante ![]() |
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Chère Sophie. C'est toujours avec joie que je vous découvre sur mes écritures. Votre présence m'est salutaire et j'aime vos jugements. Quand à ma mère si mes pensées pallient à son manque, alors là souvent nous sommes ensembles. Amicalement avec bisou. André |
mameralice ![]() |
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Que de talent au service des beaux hommages! Qu'elle est douce votre mémoire! Bravo. Mado |
Mado ![]() |
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Chère 'Mado" Pour sa mère, il ne suffit que de glaner dans ses souvenirs, et c'est l'évidence même... Amicalement André |
mameralice ![]() |
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héllo! mon ami poète* magnifique port d'attache de guide à vie vous êtes sa continuité...suite d'amour éternel* bisous et merci pour cette belle lecture la maman que je suis espère cette tendresse si bien dite à bientôt! |
MARIE L. ![]() |
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Chère Marie L Je vous le souhaite aussi et comment en serait-il autrement, qu'un jour dans un horizon encore assez loitain, vos enfants vous donnent cette consécration méritée. Merci de votre accueil envers cette reconnaissance à ma maman... Bien amicalement André |
mameralice ![]() |
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Je redécouvre bien tard ton admirable poèm, o combien nous sont elles présentes,,,, |
flipote ![]() |
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Chère Flipote Il n'est jamais trop tard, sinon le passé serait oublié et comment saurions-nous pouvoir vivre dans le présent...! Merci, pour ce retard qui vous a amené, à flâner sur le chemin de mon enfance où ma maman m'y a déposé... Très amicalement. André |
mameralice ![]() |
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