Poème / Nouvelle

I

ll était minuit mais je n'avais pas sommeil
C'était l'été, tout dormait en champs vermeils

Mais que vis-je en ouvrant grande la fenêtre ?
Six silhouettes : des « Jnounes » ou vrais êtres ?

Elles marchaient sous les arbres dans l'allée
Contrastant avec la nuit par son éclat étoilé

Ma curiosité l'emporta comme d'habitude
Le regard s'y attardant dans la fine attitude

A droite j'avais le minaret, toit vert disparut
Aussi le cimetière aux tombes devenues écrus

Sœurette, réveille toi vite, vite et viens voir !
Il y a un rang de fantômes bizarres sur le trottoir

Laisse-moi dormir, répondit Zakia en se retournant
Ils bougent comme des culbutos, c'est étonnant ! !

Menteuse ! que d'imaginations ! je n'entends que la mer.
Regarde ils sont par là, à gauche les petits « Caspers « !

Soudain, je vis deux d'entre eux se soulever du sol
Et sur le bord de la fenêtre, venir finir leur envol

II

Tu nous surveilles !! Bonsoir demoiselle?
Sérieux ? Vous êtes dans mes champs visuels

Attention ! Si on a traversé des voies raides
C'est qu'au final, on a besoin de ton aide

Vous êtes comme une suite du même mot
Et une forme très amusante ! Des jumeaux ?

Dans la précédente vie, lui Marc et moi Joël
On exige de toi, une simple lettre au père Noël

Si tu refuses, tes nuits seront par nous hantées
Et le jour, invisibles nous serons partout plantés

D'accord, que dois-je insinuer à Noël de vous offrir
Retour à la vie, mais à quel temps, à quel souvenir ?

Il devra d'abord, sécher pour nous l'eau des océans
Indispensable pour rejoindre l'autre néantâ€?

Mais les fantômes et les « jnounes » ont les pouvoirs
De marcher sur l'eau, d'y creuser même un couloir

Prenez plutôt, les chemins tracés dans les airs
La pluie, l'éclair, le tonnerre, ou encore le désert

Tu écris une lettre ? Déjà amoureuse de tes revenants ?
Tu as choisi lequel ? Le fantasme ou l'inexistant ?

Mon message est pour l'habitant des neiges éternelles
Ils veulent retrouver leurs visages, leur aspect réel

III

D'abord merci de perpétuer la croyance dans tes pas
Par les enfants rêvant de ton monde existant ou pas

Ton symbole de promesses tenues, j'appelle cette fois
Mais ni cheminée, ni sapin, sauf un vibrant convoi

Pour une requête hors du commun car les vœux
Sont ceux d'offrir une demeure hors des enfeus

Les deux âmes dont je te parle sont emprisonnées
Dans les cadeaux donnés le jour que toi, tu reconnais

Les garçons les tenaient à la main lors du fameux crash
De l'avion qui par malchance un soir noir se relâche

Il y a vingt ans, une fin décembre comme aujourd'hui
Au somment du "Jebel Habib", couvert de brume et de nuit

Ils te demandent d'évaporer toutes les eaux de la terre
Qu'elles soient déversées sur les grands vides du désert

L'espace qu'ils auront pour effectuer leur saut
L'effet dont tu as le secret, à l'image d'un verseau

Souviens toi: jamais n'ai eu l'ombre d'un « présent »
Que dans ma vie, tu es synonyme de l' absent pesant

J'écris quand aux oreilles, des hirondelles chantent l'hiver
Mais quand le temps s'arrêtera, tout deviendra Hier «

IV

Cette lecture est lettre unique, me révèle et m'indique
Des émotions singulières sur pages à destins uniques

A distance, je vais donc essayer de faire réincarner
Tes deux protégés en insufflant le rythme à ramener

Cœurs en Vie, mais le sang d'humain pour redémarrer
A besoin de faire des séjours sur d'autres lignes aérées

L'étude de ce phénomène exceptionnel sur ses différents
Niveaux, accorde le salut des âmes par un essai, sacrant

Un passage obligé par la grâce des Phénix renaissants
Afin d' accompagner dans le voyage, les flots glissants

Sur terres arides où des muses poétiques toutes neuves
Somnolentes mais inspirées vont remplir des fleuves

Quand cette missive te parviendra le compte à rebours
Aura commencé pour les oiseaux qui suivront un parcours

Sur une aile confiante, du vent du retour les emportant
Ils ne seront ni du même Genre ni du même Temps

Sur un site de Poésie ils se rencontreront plus tard
Réunis par les mots en affinités et les voyelles en Art