Celui qui écrit
est comme dénué de lui-même,
il cherche à comprendre,
hors de sa propre personne,
les secrets des façades extérieures.
Celui qui écrit a une âme-soleil
qui déterre toute tristesse au fond de son regard,
l'espoir est dans le poème qui s'étale comme une couche de miel...
Celui qui écrit sort de lui-même,
pour entrer en contact avec le Ciel,
qui reflète en lui qui il est
aux instants bénis de sa pensée.

Qui es-tu, toi qui écris, quand tu écris,
que dis-tu de toi au papier
qui te signifie par ton poème
ta présence ?
Que se cache-t-il derrière les buissons de ton âme,
derrière les fortifications de ton esprit vigoureux ?
Jésus est-il en toi,
d'où te vient ce sentiment d'abandon ou de solitude,
dans l'évaporation d'une fumée blonde ?
Tu es,
tu es une créature de Dieu comme les bêtes ou comme les Hommes,
toi poète,
toi qui écris sur la terre
tes craintes et tes désirs,
tes bonheurs et la perte.
La perte est toujours le gain d'autre chose,
comme la perte le jour du printemps
est signe qu'autre chose de toi va naître.

Autre chose est né que tu as perdu ?
Mais si c'était dans l'ordre des choses,
avance et va vers ton essence,
là où ton âme est ta respiration même,
les souffles qui te composent,
où les mots que tu poses
est l'art même de voir.